Texte à méditer : On ne tire pas sur son passé... Quand on se penche sur l'histoire qu'on a vécue, on entend siffler des trains ou sonner des cors de chasse. Daniel Cordier
Paul Dukas est né le 1er octobre 1865 à Paris d'une mère pianiste Eugénie décédée en 1870 et d'un père Jules qui lui donnera le goût des études et la passion de la recherche historique. Il entre au Conservatoire national supérieur de musique de Paris en 1881 où il étudie le piano dans la classe de Mathias, l'harmonie dans la classe de Théodore Dubois et la composition dans la classe d’Ernest Guiraud.
Il composera très jeunes ses premières oeuvres en 1882 l'Ouverture du Roi Lear (Shakespeare), en 1883 un Air de Clytemnestre et en 1884, une autre Ouverture pour Goetz von Berlichingen qui fut jouée à Genève cette même année. Il détruira par la suite certains manuscrits de ses oeuvres de jeunesse, dont l'Air de Clytemnestre. Il composait également des chants, des chœurs et quelques pièces symphoniques qui ne seront jamais publiés.
Il obtient un Premier Prix de contrepoint et de fugue en 1886, puis, en 1888 un Second Grand Prix de Rome avec sa cantate Velléda.
C'est un compositeur de génie, il produit une musique subtile et somptueuse tout en conservant une construction bien charpentée et limpide.
Ses principales compositions : En 1896 : Symphonie en ut majeur, créée le 3 janvier 1897 aux Concerts de l’Opéra, En 1898, L’Apprenti sorcier, En 1901 et 1903 deux œuvres majeures du répertoire pour le piano : la Sonate en mi bémol mineur et les Variations, interlude et finale sur un thème de Rameau, créée par le pianiste Edouard Risler. En 1906 : une pièce pour cor et piano composée pour le concours du Conservatoire : Villanelle et une autre pour piano : Prélude élégiaque sur le nom de Haydn (1909). En 1912 : le " poème dansé " La Péri, créé au Châtelet le 22 avril par la danseuse russe Trouhanova avec une chorégraphie de Léo Staats, En 1921 : il propose un hommage à son ami Debussy En 1924 : il compose un Sonnet de Ronsard, pour chant et piano, publié en 1924 à l’occasion du quatrième centenaire de la naissance du poète.
Mais son chef d’œuvre, reste la composition d'un conte lyrique en trois actes écrit en collaboration avec Maeterlinck, intitulé Ariane et Barbe-bleue. Représenté à l’Opéra-Comique le 10 mai 1907, et repris à l’Opéra en 1935, il emportait immédiatement un succès considérable. Cet unique opéra, que l’on voulut opposer à Pelléas, est, selon Henry Malherbe, " un des monuments les plus indestructibles de toute la musique française de théâtre. "
L’œuvre de Paul Dukas est unique, ses oeuvres ne sont qu’un moyen pour parvenir à des formes originales qui font du compositeur un musicien un peu à part. Il a détruit beaucoup de partitions, comme par exemple une deuxième Symphonie, un poème symphonique : Les Fils de la Parque, un drame lyrique : Le Nouveau Monde et deux ballets : Le sang de Méduse et Variations chorégraphiques. C’est sans doute pour cela qu’il n’a jamais été populaire.
Parallèlement à sa carrière de compositeur, il est un observateur impartial et commentateur de choix, Dukas se livrait quotidiennement à des analyses subtiles de la musique de son temps au travers de quelque quatre cents articles. Il collaborera de 1892 à 1901 avec la Revue hebdomadaire, de 1894 à 1905 avec la Gazette des beaux-arts, de 1894 à 1905 avec la Chronique des Arts et de la Curiosité, de 1923 à 1924 avec Le Quotidien mais aussi avec la Revue bleue, Le Monde musical, La Revue musicale...
" ...c’est l’éducation seule qui nous rend saisissable le développement organique des grandes formes d’art et nous jugeons différemment une même chose suivant le degré de culture où nous sommes parvenus. "
Paul Dukas, bien qu’admirateur de Monteverdi, Gluck, Mozart et Wagner, était un fervent défenseur de la musique française. Il a écrit de très belles pages sur Berlioz, Fauré et Debussy et a contribué à mieux faire connaître Rameau. On lui doit la révision de plusieurs oeuvres comme Les Indes galantes, La Princesse de Navarre, Les Fêtes de Ramire de Rameau, Les goûts réunis de Couperin. On lui doit également la révision de sonates pour piano et violon, de variations pour piano, du concerto pour violon et des trios de Beethoven et l’adaptation pour quatre mains de Samson et Dalila de Saint-Saëns et, pour deux pianos, de diverses partitions de Wagner.
Paul Dukas entrera à l’Académie des beaux-arts en 1934, au fauteuil d’Alfred Bruneau, il sera aussi professeur de la classe d’orchestre du Conservatoire de Paris d'avril 1910 à 1912, puis de celle de composition de 1927 jusqu'à sa mort. Il exercera aussi à l’Ecole normale de musique à compter de janvier 1926. Il aura comme élève Olivier Messiaen, Jehan Alain et Maurice Duruflé.
Paul Dukas, Maurice Ravel et Florent Schmitt sont considérés comme les chefs de file du mouvement impressionniste, préparé par Fauré et issu du Prélude à l’après-midi d’un Faune, des Nocturnes et de Pelléas.
Date de création : 25/06/2007 : 00:00
Dernière modification : 25/06/2007 : 00:00
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